La mer est un sujet qui nous inspire. Tantôt calme, tantôt mouvante. Toujours pleine de nuances et de couleurs changeantes. Elle est une masse en perpétuel mouvement, toujours différente. L’aquarelle est un bon médium pour représenter des paysages de bord de mer. C’est un paysage sans cesse en évolution, l’aquarelle, peinture aqueuse par définition est un beau médium pour retranscrire les nuances offertes par le jeu des vagues et les reflets du ciel. Un article précédent traitait du sujet de manière globale : « Comment les peintres abordent la mer en peinture« . Dans cet article je propose de faire un tour sur la mer en peinture aquarelle.
La mer est elle bleue ?
Si vous êtes peintre, vous savez qu’aucun bleu de votre palette ne pourra retranscrire la mer. Qu’on soit sur un outremer, un cobalt ou un céruléen, il faudra utiliser d’autres pigments, plus chauds ou plus froids pour faire vibrer les couleurs maritimes.
Les teintes chaudes en terre de sienne et violet, que nous offrent Delacroix nous amène vers le Sud.
Qui dit mer, dit parfois rochers. Du côté de la Bretagne, Auguste Lepère nous offre cette vue plongeante sur les imposants rochers de l’ile d’Yeu. Les vagues blanches en contrebas paraissent tellement petites…
On remonte encore un peu plus vers le Nord, du côté du mont Saint Michel avec cette vue d’Eugène Grasset, réalisée sur le vif.
Loin des mers froides, un petit tour du côté des Bermudes avec Winslow Homer qui nous offre un beau bleu immense, sans vague…
Mer et bateaux
Bien entendu, parler de la mer, c’est aussi parler un peu des bateaux… Le travail des reflets dans l’eau est un véritable challenge à réaliser en aquarelle.
Une œuvre de 1873 de l’artiste Thomas Eakins, dont le titre est « John Biglin in a Single Scull » (qu’on pourrait traduire par « John Biglin dans un aviron »). Le travail des reflets est vraiment très réussi.
Parmi les coups de cœur, cette aquarelle de Winslow Homer, incontournable aquarelliste Américain qui aura peint de nombreux paysages de mer en aquarelle, « Garçons dans un doris » (1873). Les teintes un peu sépia donnent un aspect quai-photographique à l’œuvre, le bleu est à peine suggéré par quelques touches délicates. Le travail des reflets est là aussi très important pour faire miroiter les différentes lumières dans l’eau. Le peintre ne se contente pas que des paysages et y amène souvent des figures humaines, ce qui donne incontestablement du caractère et du mouvement dans ses œuvres. Il arrive à nous donner le tempo de ses rameurs qu’on imagine juste glisser paisiblement sur l’eau.
Voici une autre œuvre de Winslow Homer, assez différente dans son traitement, un peu plus rapide dans sa réalisation, qui donne presque là aussi l’indication du tempo, probablement une action plus marquée, plus brève dans le temps. Le ciel et la mer se fondent presque. Notez bien la réserve de blanc qui constitue le bateau et ses voiles !
Et aussi, cette belle harmonie des bleus et des bruns dans « Sloop Nassau » de 1899.
Le sloop est un voilier à un seul mât. Et Nassau est une ville des Bahamas et Key West une ville de Floride. D’où ce magnifique carribean blue !
Flamboyantes couleurs
Le traitement des couchers de soleil pour les paysages de mer en aquarelle fait également partie des sujets très prisés par les artistes. Dans la lignée du maître Joseph Mallord William Turner, on retrouve ici le peintre américain James Hamilton. Ici avec « Beach scene » (Scène de plage).
Ci-après, une œuvre John Singer Sargent. La scène se situe en Floride où il fait poser les ouvriers comme modèles qui sont en train de travailler à la construction d’une villa italienne. Ici, les traits sont vifs, comme les couleurs vives du sud.
Les bleus et les bruns se mélangent à merveille.
Pour conclure sur les paysages de mer à l’aquarelle, mais pas que…
L’aquarelle est une technique qui a le vent en poupe depuis plusieurs années, attirant un public de plus en plus jeune. Facile à transporter elle sert beaucoup pour les voyages (d’ailleurs une de ses premières fonctions, était d’esquisser de futures peintures à l’huile). Comme Eugène Delacroix :
Il y a assez peu d’œuvres « majeures » en aquarelle, les techniques considérées comme plus nobles et certainement plus perennes dans le temps étant la peinture à l’huile, la gravure ou la sculpture. Et pourtant, elle fait partie des techniques difficilement reproductible (il est improbable de refaire le même effet de grain de papier et d’eau deux fois de manière identique).
L’aquarelle a pourtant quelque chose d’intemporel, d’indémodable. Une constante graphique qui peut ne pas plaire mais qui nous parle à tous.
Pour conclure, la montagne n’est pas en reste. Pour aller plus loin, découvrir une (magnifique) œuvre à l’aquarelle de John Singer Sargent représentant le mont Schreckhorn : https://www.metmuseum.org/art/collection/search/12360
Et aussi quelques idées de cadeaux pour noël:
N.B : J’aurai aimé vous montrer quelques aquarellistes plus récents mais les restrictions sur les droits d’auteur ne me le permettent pas…
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